Je me suis entretenue avec Mickaël Tridon, directeur de l’agence de courtage Tridon Courtage. Ensemble, nous analysons les évolutions du marché immobilier en 2024 et les perspectives pour 2025. Après une année marquée par des fluctuations des taux d’intérêt et des attentes d’acquéreurs plus exigeants, l’immobilier en 2025 s’annonce sous de meilleurs auspices, notamment grâce à la baisse continue des taux. Toutefois, pour réussir dans ce marché en évolution, acquéreurs et vendeurs devront s’adapter aux nouvelles dynamiques.
Une baisse des taux qui redonne de l’élan
En janvier 2024, les taux d’intérêt se situaient autour de 4,25 % sur 20 à 25 ans, freinant de nombreux projets d’achat. Cependant, avec une baisse progressive entamée au printemps, les taux ont chuté à 3,25 % à la fin de l’année, et pourraient encore descendre sous les 3 % en 2025. Cette évolution offre un pouvoir d’achat supplémentaire aux acquéreurs : par exemple, une mensualité de 1 600 € permet désormais d’emprunter environ 330 000 €, contre 300 000 € en début d’année.
Un marché plus réfléchi et des attentes précises
Si la baisse des taux relance la dynamique du marché, les acquéreurs restent prudents. Nombreux sont ceux qui, après avoir observé les fluctuations économiques des dernières années, cherchent désormais à maîtriser leur budget de manière très précise. La liste des critères est plus exigeante : l'importance du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), la présence d'un garage, d’un jardin, ou encore d’un espace dédié au télétravail sont devenus des éléments essentiels. Les biens énergétiquement inefficaces (classés E, F ou G) sont souvent écartés par les acheteurs, ce qui pousse les vendeurs à anticiper ces aspects, parfois en intégrant les coûts de rénovation dans leur stratégie de vente.
Le DPE : un critère déterminant
En 2024, le DPE est devenu un facteur incontournable dans la décision d'achat. Si un bien est mal classé, il risque de rester sur le marché plus longtemps, car de nombreux acheteurs excluent les logements énergivores. Dans ce contexte, réaliser des travaux pour améliorer la performance énergétique peut non seulement faciliter la vente, mais aussi offrir des avantages financiers, notamment sous forme de réductions de taux pour les emprunts associés à des projets de rénovation énergétique.
Les nouvelles priorités des acheteurs en 2025
Les évolutions de modes de vie, comme le télétravail, influencent aussi les critères de recherche. Les acquéreurs privilégient désormais les espaces de vie plus grands, avec des pièces supplémentaires pour le télétravail ou des solutions de stationnement (garage, local vélo). Ces nouvelles priorités poussent certains à quitter des quartiers centraux pour s’installer dans des maisons plus grandes en périphérie.
Conseils pour 2025 : une approche stratégique
Pour les acquéreurs, 2025 pourrait être un bon moment pour se lancer, tant que les taux restent attractifs autour de 3 %. Les opportunités sont présentes, notamment avec des prix plus "raisonnables" qu’en 2021, lorsque le marché était alimenté par des taux bas et des prix très élevés.
Pour les vendeurs, il est crucial de se positionner au juste prix et de prendre en compte les critères actuels des acheteurs. En particulier, les biens à faible performance énergétique nécessitent une attention particulière, que ce soit pour réaliser des travaux ou pour ajuster le prix de vente en fonction des coûts de rénovation à prévoir.
Conclusion : un marché dynamique et plein d’opportunités
En 2025, l’immobilier devrait connaître un rebond, avec une plus grande accessibilité pour les acquéreurs grâce à la baisse des taux. Cependant, la réussite de tout projet immobilier dépendra d'une bonne compréhension des nouvelles attentes des acheteurs et des contraintes réglementaires, notamment en matière de performance énergétique. Pour naviguer avec succès dans ce marché, l’accompagnement de professionnels reste plus que jamais un atout précieux.